3 bonnes raisons de ne pas régler ses problèmes...

 

  • "Je préférerais me pendre plutôt que de garder ce poste dans cette boite pourrie, je travaille trop et je ne suis pas assez reconnu ni rémunéré pour ce travail ! A force de travail, ils en viendront sûrement à m'augmenter un jour, quand même ?"
  • "Il passe son temps à laver mes affaires blanches avec ses fringues qui déteignent, je n'en peux plus de racheter du blanc pour le retrouver grisâtre ! Combien de fois devrai-je lui répéter que le blanc se lave avec du blanc seulement ?!"


A priori, on s'accorde tous pour dire qu'on s'en passerait bien volontiers, de nos soucis.
Le plus souvent, on se sent même coincés dans ces situations, on a le sentiment d'avoir tout essayé, mais est-ce bien le cas ?
Ne sommes-nous pas au contraire en train de répéter à l'infini des comportements qui nourrissent nos problèmes ?

"Non, il faudrait être complètement fou pour faire une chose pareille !"


Si on y réfléchit, on peut se rendre compte que malgré les gros inconvénients qu'on leur prête, ces soucis nous apportent aussi certains avantages. Et en se prêtant à l'exercice, il est même possible de trouver de bonnes raisons de ne pas nous débarrasser de nos problèmes !

Voici donc 3 bonnes raisons qui nous poussent (plus ou moins consciemment) à rester dans nos problèmes !

1 - Je connais mon problème par cœur !

Le premier avantage que l'on peut trouver à rester dans ses souliers trop petits, c'est qu'on y est habitué ! Ils sont vieux, usés, peu confortables, mais c'est un inconfort que l'on maitrise et dont on connait tous les aspects au millimètre près.
Autrement dit : nous sommes en terrain connu.
Alors que si on règle ce problème - duquel on s'est plutôt bien accommodé, au final - qu'est ce qui nous assure qu'un autre problème, cette fois-ci tout à fait inconnu ne va pas nous arriver en pleine figure ?

2 - Rester dans mon malheur m'est plutôt utile en vérité...

Parfois nos problèmes, si douloureux soient-ils, nous apportent quelque chose de positif dont on ne souhaite pas devoir se passer, et qu'on craint de perdre en trouvant une vraie solution...

- Ça me donne des sujets de conversation avec les autres, je peux au moins leur parler de mon malheur, sans lui je ne pourrais jamais discuter de rie avec personne !
- Ça me permet de dire plein de méchancetés tout en restant une personne "gentille" et "bienveillante", car en souffrance.
- Je ne l'avouerai jamais, mais j'aime me faire plaindre, évoquer la compassion des autres me permet de recueillir un peu de tendresse dans ce monde de brutes.
- Certaines personnes adoptent des attitudes particulièrement agréables quand elles me voient au plus mal, elles font plus attention à moi, sont aux petits soins, alors que si j'allais bien, elles se désintéresseraient de moi...
- Ça me donne une bonne excuse pour rester chez moi / éviter certaines situations, bref grâce à mon problème je peux rester "en sécurité".
- Et tant d'autres bénéfices cachés...

Aussi bizarre que semble cette idée, il arrive souvent que notre malheur nous permette d'obtenir certaines choses qu'on ne parvient pas à trouver quand tout va bien, et que ces choses soient tellement importantes pour nous qu'elles valent bien la souffrance qui les entraine.

3 - Ça pourrait être bien pire !

Ce n'est pas encore assez insupportable pour que je me décide à changer les choses. Après tout, je me plains mais une personne forte et indépendante serait capable d'endurer ça, et je ne suis pas une mauviette, il n'est pas question de flancher pour si peu !

Eh oui, souvent on a beau s'en plaindre et en souffrir à en pleurer tous les soirs devant sa conscience, ce n'est toujours pas assez de souffrance endurée pour se décider à affronter l'hostile inconnu que serait une potentielle vraie solution à notre problème...
Aussi terrible que ça puisse sembler, quelque part au fond de soi-même, on n'a pas encore assez payé, pas encore été assez puni pour mériter le droit de sortir de ces soucis et d'enfin aller mieux.

Bien souvent, ce n'est qu'une fois qu'on estime ne plus rien avoir d'autre à perdre, ou une fois que le raz-le-bol s'est changé en raz-de-marée qu'on accepte l'idée d'aller chercher de l'aide, et de prendre enfin le bon chemin pour vraiment aller mieux.

Si vous êtes dans l'une ou l'autre de ces situations, il est très important de ne surtout pas aller consulter un psy avant d'avoir décidé avec conviction que vous alliez faire tout ce qu'il faut pour vous sortir de cette situation insupportable. Car commencer une thérapie, si vous n'êtes pas prêt à faire ce qu'il faut pour aller mieux (ou pas prêt à aller mieux tout court), revient à tenter une énième chose qui n'aboutira pas, faute de détermination à continuer la thérapie et à la suivre jusqu'au bout.